Zone de Texte:  BULLETIN N° 121								Novembre 2019

Les associations sous le régime de la loi 1er juillet 1901 font aujourd’hui partie du paysage français. Cette loi est devenue le symbole de la liberté d’association, elle est profondément ancrée dans notre imaginaire au point qu’elle est entrée dans le langage courant, sans que l’on connaisse réellement le contexte dans lequel elle a été créée ni précisément son contenu. Mon propos ne sera pas de m’attarder sur ces questions complexes, mais plutôt de sensibiliser sur les services qu’elles rendent à notre société. Malgré tout, je m’autoriserai un petit détour historique pour une mise en perspective. En novembre 1899, le président du Conseil, ministre de l’Intérieur et des Cultes, M. Pierre Waldeck-Rousseau, a déposé un projet de loi qui allait aboutir à la fameuse loi du 1er juillet 1901. Les débats se sont révélés particulièrement tumultueux, car ils ne concernèrent pas uniquement le principe de la liberté d’association, mais se sont portés aussi sur le statut des congrégations religieuses. C’est pourtant cette loi qui a fixé le cadre juridique des associations que nous connaissons aujourd’hui. Là réside peut-être tout le paradoxe d’une loi qui aujourd’hui renvoie à une image bien plus apaisée. Son succès ne se dément pas puisqu’en 2017, on en compte plus de 1,3 million au sein desquelles œuvrent 1,8 million de salariés. En 2008, 15,8 millions de personnes sont membres d’une association déclarée. Ces chiffres sont donc tout à fait considérables en comparaison des quelque 45 108 associations dénombrées en 1900 ! Ces structures travaillent dans les domaines les plus divers, de l’association caritative à l’informatique (Emmaüs a créé son propre système Linux pour recycler de vieux ordinateurs), mais toutes remplissent finalement une haute fonction sociétale. Les associations pallient souvent les insuffisances des pouvoirs publics, et plus globalement, elles sont un élément essentiel pour la défense des citoyens lorsqu’ils sentent leurs droits menacés.

           Les quelques chiffres que j’ai cités ne doivent pas masquer le fait que les associations demeurent des structures fragiles, reposant sur l’énergie de leurs membres. Leurs moyens sont souvent insuffisants et elles sont dépendantes du bon vouloir des pouvoirs publics. Elles peinent à recruter des membres dans la durée, car leur bon fonctionnement exige une grande abnégation. Or, nous avons trop tendance à croire qu’elles font partie du paysage, qu’elles seront toujours là... Si les Français ont d’énormes attentes, ils peinent à s’engager. Comme d’autres structures, Villes Univers se trouve confrontée à toutes ces problématiques, et l’un des grands enjeux est de se renouveler car malheureusement, les gens ne sont pas éternels, et certains de ses membres éminents ne sont plus là pour soutenir son action. Malgré ce constat un peu triste, la visite du port de Gennevilliers organisée par l’association m’a montré toute l’utilité de son action. Des personnes les plus diverses ont pu ainsi découvrir à quelques pas de leur palier, un lieu unique qui leur était totalement inconnu, mais si vital à notre économie et nos besoins quotidiens. Qui pourrait imaginer que 8000 personnes s’activent autour des darses (bassins) de cette immense plate-forme multimodale ? Les visiteurs ont pu mieux comprendre l’univers qui les entoure. Le nom de « Villes Univers » ne m’a jamais semblé aussi juste ! Pour finir, cette visite avait aussi pour vocation de sensibiliser sur les enjeux des transports de demain, celui de la protection de notre environnement. Et le cas de la batellerie est tout à fait emblématique d’un secteur qui a décliné en grande partie parce qu’il n’a pas su défendre ses intérêts. Les mariniers sont d’un tempérament plutôt individualiste, alors que les groupes de pression ferroviaires, puis routiers, bien plus structurés, ont su imposer leur point de vue. Cet exemple nous montre à quel point nous ne devons pas renoncer. Tout le monde peut contribuer à la mesure de ses moyens, il n’est pas besoin d’avoir des compétences extraordinaires, il suffit parfois juste de donner un petit coup de main, d’accorder un peu de son temps, ou simplement partager sa bonne humeur! Les associations sont aussi l’occasion de se rapprocher les uns des autres, il y a plusieurs millénaires déjà, le philosophe grec Aristote liait l’association à l’amitié dans son Éthique à Nicomaque…                                                                                                     

                                                                             Alexandre

Zone de Texte: Bulletin 121/1/11

Éditorial   

Zone de Texte: LE BULLETIN DE VILLES UNIVERS

Français, étrangers, ne restons pas étrangers les uns aux autres
Zone de Texte: Loi de 1901 et Associations , un bel ensemble !