Zone de Texte: En cette période du centenaire du conflit 14-18 vous avez peut-être la curiosité de retrouver les traces d’un de vos grand-pères ( ou grand-oncles) ayant pu participer à cette guerre.
Sa date de naissance est sans doute comprise entre 1869 ( 45 ans en 1914, soit la limité d’âge pour les réservistes) et 1896 (18 ans en 1914 si c’est un engagé volontaire). Signalons que les militaires de carrière dépassaient souvent les 45 ans comme c’est le cas pour les généraux les plus célèbres. Etaient exemptés les pères d’au moins 6 enfants. En revanche être classé « soutien de famille » même prioritaire n’empêchait pas d’être recruté et envoyé au front.
Pour connaître le passé militaire de votre ancêtre, il faut :
Rentrer dans le site Internet des Archives Départementales de son département de naissance.
Consulter la table des registres matricules de l’année de sa « classe » c'est-à-dire son année de naissance + 20 ans. On connaît alors son numéro de soldat.
Consulter ensuite les états de service. On y trouve des renseignements sur ses parents, ses domiciles, son degré d’instruction de 0 (illettré) à 5 (bachelier), ses affectations, régiments, campagnes, la mention éventuelle « prisonnier » , les citations, décorations .
Ne figure pas de photo d’identité, mais la taille et quelques détails de la physionomie.
Si votre parent est malheureusement décédé au combat, son nom est visible sur le site « Mémoire des Hommes » qui possède une base de données répertoriant les victimes, lieux et date de décès, le nom du dernier régiment, le lieu d’inhumation s’il y a lieu.
L’Armée étant à juste titre qualifiée de Grande Muette, on ne s’étonnera pas du style lapidaire concernant la disparition du soldat : tué / tué à l’ennemi / mort de ses blessures / mort en captivité. Je n’ai pas trouvé comment sont répertoriés les fusillés pour l’exemple, récemment réhabilités.
« Chemins de mémoire » est une autre base de données seulement pour  les sépultures.  
Toujours sur le site « Mémoire des Hommes » on peut retrouver au jour le jour l’itinéraire de votre parent, grâce à la mise en ligne du J.M.O. (Journal de Marche et d’Opérations) de chaque régiment.
On trouve en plus des déplacements, les cantonnements, les ordres et contre-ordres de bataille, des remarques sur l’intensité des combats, des modifications hiérarchiques, des citations annonçant des récompenses, des sanctions … et le bilan des pertes après chaque épisode violent. D’autres régiments sont cités quand ils assurent un renfort et/ou une relève.
Rappelons qu’en termes militaires, les pertes désignent les différents cas d’inaptitude au combat : morts, blessés graves, disparus, prisonniers. Il est fait quelquefois mention des chevaux qui servaient à acheminer le ravitaillement, tracter l’artillerie et assurer le déplacement des gradés.
On ne trouvera jamais de critique directe concernant la hiérarchie, mais en lisant entre les lignes on devine bien les attaques mal préparées, les pertes inutiles, les secours inefficaces, les dégâts des « tirs amis » … en des termes édulcorés.
En moyenne les soldats disposaient d’une semaine de répit (pas de repos) pour 6 à 8 semaines de combat ; leur cantonnement se trouvait alors à quelque 20 km en arrière du front. On occupait les soldats à s’entraîner au tir, à faire du sport, à des travaux de menuiserie et de terrassement…
Comme toute recherche dans les archives, le contenu consultable n’est pas absolument fiable, ou doit être interprété prudemment.
Par exemple un lieu de décès (forêt de …., bois de …) est souvent remplacé par le nom de la commune la plus proche.
Un soldat porté déserteur, se retrouve (plus tard !) porté hospitalisé : ceci est dû aux communications défaillantes et au stress du quotidien. Le journal J.M.O est en moyenne très bien tenu, mais il y a forcément peu de commentaire les jours où l’on fait 25 km à pied (cas de septembre 1914) et les jours où il tombe des milliers d’obus … 
Pour des recherches plus approfondies, il faut contacter le S.H.D (Service Historique de la Défense ) à Vincennes. Pour les citations et décorations il faut s’adresser au B.C.A .A.M (Bureau Central des Archives Administratives Militaires) à Pau.
Signalons aussi la base de données Leonor qui met en ligne le nom et le dossier des personnes civiles et/ou militaires décorées de la Légion d’Honneur.

												Claude Naudet
Zone de Texte: Bulletin 114/8/9
Retrouver le passé d’un parent soldat.