En cette période de fin d’année qui ne rêve d’un dépaysement ? Suivez-nous et vous découvrirez des visages de l’Afghanistan, du Soudan dont le Darfour, de Mauritanie, du Maroc… et de bien d’autres pays. Mais attention ! nous ne partons pas vraiment pour un voyage touristique.

 

           En effet, les hommes rencontrés ont tous vécu des heures, voire des mois de souffrances, quelquefois des emprisonnements et des menaces de mort… (par exemple un Soudanais a été retenu comme esclave en Libye), des voyages en bateau, des traversées de pays dans des conditions très difficiles. L’un d’entre eux a mis trois ans- un vrai périple- pour rejoindre la France.

 

           Leur voyage a pris fin et ils ont été accueillis dans des villes comme Gennevilliers, d’autres pris en charge par Terre d’Asile. Dans ce foyer de 300 places appelé ADOMA, ouvert en septembre 2015, situé rue Chandon à Gennevilliers, nous rencontrons des migrants. Ils trouvent la chaleur humaine dont ils ont grand besoin après leurs épreuves...

 

           Même si à l’horizon, se profile la destruction de ce foyer dans le cadre de la restructuration du quartier, la ville leur offre actuellement un logement. Grâce à un groupe de bénévoles de toutes confessions, et où les femmes sont plus nombreuses que les hommes, la possibilité de découvrir les premiers rudiments de français et de progresser dans la connaissance de notre langue est offerte à ces réfugiés. A noter, que quelques-uns assistent dans des centres à Paris à d’autres cours. Leur but final est de travailler, dans leur métier ou dans un emploi tout différent.

 

           L’allocation mensuelle de 300 euros est complétée partiellement par une aide alimentaire fournie par certaines organisations :  le Secours populaire, le Secours catholique, des dons particuliers… Mais le grand mouvement de solidarité du début s’essouffle un peu. Ils ont besoin de produits de base : huile, sucre, riz, sardines, thon, café, thé, pack d’eau, bouteilles de coca. Il est possible d’apporter ces dons au 49 rue Henri Barbusse les mercredis après midi.

 

           L’équipe de bénévoles a une grande qualité d’écoute et de service et essaie également d’apporter son aide à l’assistante sociale attachée au foyer. En effet, de temps en temps, un coup de main est indispensable lors des démarches auprès de l’OFPRA, OFI, etc. car bien souvent un recours est nécessaire. Obtenir des papiers officiels n’est pas simple. De nombreuses démarches difficiles, et les preuves à fournir compliquent les choses .

 

           Tous ces réfugiés souffrent de la séparation d’avec les leurs. Mais grâce au téléphone portable, leur première acquisition, les liens sont maintenus, c’est le plus important.

 

           Nous apprenons que beaucoup d’autres lieux d’accueil vont eux aussi recevoir ces migrants. Certains sont déjà partis à Evreux, ou à Lyon ; quelques familles vont être dispersées dans des villes de province et cette décision n’est pas toujours appréciée. Il faut de nouveau partir, quitter les relations déjà créées…Mais cela n’entame pas le moral de ces gens que nous avons rencontrés. Ils arrivent dans la salle où ils suivent les cours   avec   un grand sourire et où quelquefois une bénévole pâtissière les régale. Cela ne peut que réchauffer leur cœur.

 

           Le 9 décembre, sous la houlette de responsables de ces cours, neuf migrants nous ont offert un spectacle fort sympathique, à l’Espace social et culturel des Grésillons intitulé « Rendez-vous gare de Lyon, l’histoire de Karim ». Une réussite et où chacun s’est présenté, certains dans un langage raffiné.

Une des bénévoles nous a vivement conseillé la lecture d’un petit bouquin « Eux c’est nous » de Daniel Pennac, bien adapté à ce genre de situation.

 

Que  souhaiter à tous ces réfugiés dont la poignée de main est chaleureuse, qu’ils gardent leur sourire communicatif et leur espoir, j’ai envie de dire leur joie de  vivre.


Echos recueillis par Monique Grouès et Monique Roger.

Zone de Texte: Bulletin 114/7/9
Faisons connaissance avec...

le foyer ADOMA