Éditorial |
VIE POLITIQUE et VIE ASSOCIATIVE.
En cette période électorale, nous allons nous risquer à comparer la vie politique et la vie associative, telle que nous la pratiquons. Dans les deux cas, ne s’agit-il pas d’une forme d’engagement ?
Commençons par les similitudes formelles. La vie politique: à l’intérieur d’un découpage administratif (commune, canton, circonscription, région…) il existe une structure hiérarchisée. Ses responsables sont élus par tous les citoyens. Ils doivent voter et gérer un budget. Ils rendent régulièrement compte de leur mandat, et selon les circonstances modifient l’orientation de leurs décisions politiques.
La vie associative: nous avons aussi un président, un mini-gouvernement (le Bureau) et un mini-parlement (le Conseil d’Administration). Les responsables rendent compte de leur mandat à l’occasion de l’assemblée générale annuelle devant tous les adhérents.
Ce qui distingue le plus ces deux types d’engagement. La vie politique: Dans le « rayon d’action » d’un découpage administratif les habitants diffèrent par leur situation familiale, leurs moyens financiers, leurs besoins en terme d’équipements publics ou d’aides diverses. Les responsables politiques sont indemnisés ; leur rétribution est sans commune mesure avec celle des dirigeants d’entreprises de même importance, mais doit leur permettre de subsister alors qu’ils ont souvent abandonné leur métier pour se consacrer à leurs fonctions électives. Un élu politique gère l’entité administrative en fonction de ses orientations politiques. Parmi les dossiers qui lui sont soumis, il doit arbitrer sur la faisabilité et les priorités, compte tenu des contraintes budgétaires et de l’urgence des décisions. Les dysfonctionnements sont toujours contre-productifs et lourds de conséquences sur le plan financier, ainsi que sur la popularité des élus.
La vie associative: Les responsables du Bureau ou du conseil sont bénévoles, c’est le concept même des associations type Loi de 1901, ce qui n’exclut pas le fait qu’une association puisse employer ses propres salariés. Notre association est laïque et apolitique, comme le précisent nos statuts. Cela signifie que les convictions religieuses et politiques de chacun ne doivent pas influer sur la façon dont il se comporte soit dans les réunions de Bureau et de C.A. (pas de prosélytisme…) soit dans les permanences (pas de discrimination dans le traitement des dossiers). Les dysfonctionnements sont forcément regrettables, mais les conséquences sont plus limitées pour une petite association comme la nôtre. L’assemblée générale peut sanctionner les élus sortants en ne les réélisant pas et en refusant de donner quitus pour l’exercice précédent.
Conclusion.: entre vie politique et vie associative, il y a un même engagement envers les autres mais dans un cas au profit d’une collectivité territoriale, dans l’autre pour une motivation spécifique à travers une association qui la défend. L’exercice d’un mandat se devrait d’être effectué dans le sens de l’intérêt commun (le « Polis » grec, au sens de la « Cité ») même si en milieu associatif on doit tenter de résoudre des problèmes individuels (travail, logement ….) dont l’origine est souvent un choix politique discutable. La notion d’engagement est l’ « élément moteur » commun à la vie associative et la vie politique : le fait d’accepter une responsabilité (un mandat) engage sur la durée, sous-entend des compétences nécessaires qu’il faut parfois réactualiser, implique qu’il faut rendre compte de son action, tout ceci en respectant la déontologie.
Claude NAUDET |