Faisons connaissance avec...

Les savants arabo-musulmans.

Zone de Texte: Bulletin 116/5/6

Leur influence a été primordiale entre le 9° et le 14° siècle, surtout celle des mathématiciens.

En tant que voyageurs et traducteurs, ils ont fait connaître l’œuvre des mathématiciens grecs de l’antiquité, et ont introduit en Europe le Zéro, déjà  connu des Hindous. D’ailleurs le mot arabe pour « zéro » est phonétiquement voisin de notre « chiffre ».

 

Citons en vrac :

 Abalphab d’Ispahan, l’un des traducteurs d’Appolonius de Perga, donc du traité des coniques.

Al Maghrebi  l’un des traducteurs de Menelaüs d’Alexandrie (alignements et intersections).

Al Kwarizmi : le mot « algorithme » vient de la latinisation de son nom et le mot « algèbre » est emprunté à ses travaux. On lui doit un énoncé des règles de calcul du type « tout ce qui change de membre change de signe » et la résolution des équations du second degré.

Un des premiers langages informatiques (vers 1970) dédiés au calcul scientifique s’appelait  ALGOL.

 

Al Kashi a énoncé la généralisation du théorème de Pythagore à un triangle quelconque. Il intervient la notion de cosinus. Les premières tables trigonométriques sont  fatalement incomplètes, le nombre de chiffres exacts est limité … ce qui est normal pour des calculs « à la main » et sont transcrites en base 60, numération héritée des Babyloniens, et subsistant sur nos cadrans d’horloge.

Il est à noter que le développement de la  trigonométrie sphérique (malgré sa complexité) a précédé celui de la trigonométrie plane, sans doute parce qu’elle était nécessaire pour l’astronomie et la navigation maritime.

 

Abu Nasr a fait progresser la géométrie du triangle en trouvant la proportionnalité entre les sinus des angles et la longueur  des côtés opposés.

Yusuf Al Mutaman (roi de Saragosse !) a énoncé le premier le théorème de Ceva … mais ses manuscrits ont été retrouvés plus récemment, ce qui le prive de la « paternité officielle » de ce résultat de géométrie.

Ben Korrah a fait une découverte en arithmétique, celle des nombres amiables : couple de nombres dont l’un est la somme des diviseurs de l’autre, et a donné une condition suffisante.

220 = 1 +2+ 4+ 71+ 142 et      284 = 1 + 2 + 4 + 5 + 10 + 11 + 20 + 22 +44 +  55 + 110.

Ces deux nombres apparaîtraient dans une légende du type « Mille et une nuits ». 

 

D’autres savants ont fait progresser la médecine, la chimie, la cartographie, l’optique géométrique, l’astronomie  …

Plusieurs mots du vocabulaire scientifique sont empruntés à la langue arabe, par exemple :

En chimie : alambic, alcali, alchimie, alcool, amalgame, élixir…. bougie

En astronomie : alidade, almanach, nadir

Beaucoup de noms d’étoiles : Alcor, Aldebaran, Altaïr, Bételgeuse, Deneb, Rigel …

 

Claude Naudet